Chez les généralistes 1 rendez-vous sur 2 est obtenu en moins de 2 jours

Une enquête de la DRESS auprès de 40 000 personnes sur les délais d’attente en matière d’accès aux soins montre qu’en moyenne la moitié des prises de contact pour un rendez-vous chez le généraliste aboutissent dans les 2 jours. Ce temps d’attente se réduit même à la journée en cas d’apparition ou d’aggravation de symptômes.

Des délais plus long chez les autres spécialistes

Par contre, pour certaines spécialités médicales comme l’ophtalmologie, la dermatologie, la cardiologie, la gynécologie et  la rhumatologie ces délais d’attente sont beaucoup plus importants allant jusqu’à plus de deux mois pour un contrôle périodique.

Les délais s’allongent dans les zones désertiques

L’enquête montre aussi que les délais pour obtenir un rendez-vous sont plus longs dans les « déserts médicaux » où l’accessibilité géographique aux professionnels de santé est faible

D’une manière générale, mise à part les spécialités médicales citées plus haut, dans 80% des cas les délais pour obtenir un rendez-vous sont jugés corrects ou rapides et se concrétisent dans la majorité des cas par l’obtention d’un rendez-vous.

Référence : Christelle Millien, Hélène Chaput (DREES), Marie Cavillon (K. Stat Consulting), 2018, « La moitié des rendez-vous sont obtenus en 2 jours chez le généraliste, en 52 jours chez l’ophtalmologiste », Études et Résultats, n°1085, Drees, octobre

Comment mieux prendre soin de nos aînés ?

Le gouvernement vient de lancer une grande consultation sur le grand âge et l’autonomie. L’objectif est de contribuer à la réforme de la prise en charge de la dépendance.

Cette consultation se veut ambitieuse. L’avenir dira si elle pèsera véritablement sur le contenu de la réforme. En tous les cas, Dominique Libault, qui pilote cette concertation, doit remettre au gouvernement « fin janvier ou début février » son rapport, dans lequel il évoquera plusieurs scénarios possibles de réforme. Plusieurs questions sont sur la table, notamment la rénovation des aides et prestations, la définition des modalités de financement des prises en charge à domicile et en établissement.

Un enjeu de société

D’ici à 2050, la France comptera près de 5 millions de plus de 85 ans,
contre 1,5 aujourd’hui. Face à ce choc démographique, les dépenses liées à la
dépendance, estimées aujourd’hui à près 30 milliards d’euros annuels (24
milliards d’euros en dépenses publiques, le reste reposant sur les ménages),
pourraient exploser.

Comment participer à la concertation ?

Intitulée « comment mieux prendre soin de nos aînés », la concertation se  déclinera d’abord pendant deux mois, jusqu’au 1er décembre, sur internet. Sur la plateforme www.grande-consultation-aines.make.org, les organisateurs espèrent « mobiliser massivement les Français« , y compris les plus jeunes. Les internautes pourront y formuler des propositions en 140 signes maximum, et se prononcer sur les idées des autres.   Le gouvernement va lancer une campagne d’information sur le web, à la radio et à la télévision et espère ainsi attirer 500.000 contributeurs sur ce site. Des « forums régionaux » mêlant acteurs institutionnels et associations sont également prévus, ainsi que des « ateliers thématiques » et des entretiens avec plus de 60 personnes âgées.

L’espérance de vie en bonne santé

« En 10 ans, l’espérance de vie en bonne santé n’a pas évolué de façon significative pour les hommes, tandis qu’une tendance à la hausse est perceptible pour les femmes depuis 2012« , indique la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans un rapport publié le 2 octobre. L’espérance de vie en bonne santé a progressé en moyenne de 0,8 an pour les femmes et a reculé de 0,1 an pour les hommes entre 2016 et 2017. Aujourd’hui, les Françaises vivent 64,9 ans sans incapacité, contre 62,6 ans pour les Français.

Une entrée douloureuse en maisons de retraite

La fondation Terra Nova vient de publier une enquête sur l’entrée des personnes âgées en maisons de retraite.  Le moment où la perte d’autonomie et l’accroissement de la dépendance sont tels que l’on envisage l’entrée dans une structure d’accueil pour personnes âgées est un moment délicat et souvent douloureux pour les personnes concernées comme pour leurs proches. Qui prend l’initiative d’en parler et quand ? Comment la décision est-elle prise et par qui exactement ? Comment s’imagine-t-on la vie dans une telle structure quand on commence à l’envisager ? Prend-on le temps de s’y préparer ? Quel souvenir en garde-t-on quand on a connu quelqu’un qui y a vécu ? Que voudrait-on y changer pour améliorer la vie quotidienne de celles et ceux qui y résident ?

Comment sera notre santé en 2022 ?

Le virage vers une politique sociale se veut un objectif affiché par le Gouvernement. Après il y a quelques jours la présentation de la stratégie de lutte contre la pauvreté, le Président de la République a présenté devant tous les acteurs, dont la FNATH, sa stratégie de transformation du système de santé.

« Nous devons construire le système de santé pour les 50 prochaines années ». Telle est l’ambition affichée par Emmanuel Macron lors de son discours prononcé à l’Elysée devant tous les acteurs du monde de la santé.

Le patient, au cœur du système

Après 7 mois de « concertations ministérielles », cette stratégie comporte au total 54 mesures, réunies autour de 3 axes : placer le patient au cœur du système et faire de la qualité de sa prise en charge la boussole de la réforme ; organiser l’articulation entre médecine de ville, médico-social et hôpital pour mieux répondre aux besoins de soins en proximité ; repenser les métiers et la formation des professionnels de santé.

Si les médias ont retenu comme mesure phare la fin du numérus clausus pour la formation des médecins, d’autres annonces ont également été faites concernant les maladies chroniques ou bien encore la satisfaction des usagers.

Avec les associations

Au-delà des discours, les associations d’usagers réclament des mesures concrètes et effectives. France Assos Santé rappelle ainsi que « c’est bien de mesures concrètes et effectives pour faire évoluer les habitudes et les pratiques de l’ensemble des acteurs dont nous avons besoin : la programmation dans le temps des mesures de transformation est, à ce titre, une projection courageuse de la part des pouvoirs publics rendant, domaine par domaine (qualité des soins, collectif de soins, formation et métiers, numérique), le processus de réforme presque opposable et en tout cas vérifiable quant à son état d’avancement ».

Nombre de mesures programmées sont renvoyées à des étapes futures de négociation entre les acteurs concernés. Les associations doivent être partie prenante de cette réforme. D’autant plus que le patient doit être au cœur du système !

Loi Elan. Régression sociale en marche !

Les députés ont adopté vendredi dernier, dans le cadre de la loi sur le logement ELAN, une disposition qui suscite la colère des personnes handicapées et des associations. Seuls 10% des logements neufs devront être accessibles aux personnes handicapées.

La FNATH a été l’une des premières à réagir sur France Info dès le lendemain de l’adoption de cet article 18 de ce projet de loi.  Mais les réactions ont été nombreuses sur les réseaux sociaux. Depuis plusieurs mois, les associations se mobilisent contre cette disposition. Le Défenseur des Droits a également estimé que « les conditions de mise en accessibilité des immeubles d’habitation et des logements, prévues à l’article 18 par le projet de loi Elan, sont de nature à porter atteinte aux droits des personnes handicapées énoncés dans les engagements internationaux souscrits par la France ».

Que prévoit l’article 18 ?

L’article 18 du projet de loi Elan fait passer de 100% à 10% la part de logements dits « accessibles » dans les immeubles collectifs neufs, c’est-à-dire respectant l’intégralité des normes handicapées. Quid des 90% autres logements ? Ils devront être évolutifs. Toutefois, un amendement du Gouvernement prévoit que même dans ces logements évolutifs, le séjour et les WC devront être accessibles, afin de permettre aux personnes handicapées d’y accéder et donc de se rendre dans leurs familles ou chez leurs amis. Un décret devra définir cette notion extrêmement floue.

Une régression sociale

Toutes les associations considèrent qu’il s’agit d’une forte régression sociale, d’un recul historique dans la politique du handicap. Cette mesure constitue sans nul doute la fin de la promesse d’Emmanuel Macron de faire du handicap une priorité. Les questions pratiques sont en effet nombreuses : qui va financer les travaux d’adaptation ? Qui peut croire qu’un propriétaire préférera louer son logement à un locataire qui a besoin de faire des travaux ? Où seront placés les logements accessibles ?

Pour toutes ces raisons, les associations demandent le retrait de cet article 18.

Retrouvez les prises de position de la FNATH sur ce sujet :

#UrgenceHandicap.

Le Forum européen des personnes handicapées et Inclusion Europe, soutenus par un collectif de cinq associations françaises – APF France Handicap, CLAPEAHA, FNATH, Unafam, Unapei – tous handicaps confondus, ont déposé une réclamation devant le Conseil de l’Europe pour faire condamner l’Etat français pour violation des droits fondamentaux des personnes handicapées.

Le droit des personnes handicapées à une vie autonome et incluse dans la société est un objectif poursuivi à l’échelle de l’Europe entière, en raison de nombreux textes européens et internationaux (Charte Sociale européenne, Convention internationale des droits des personnes handicapées…).

Les personnes handicapées n’ont pas accès en France à une vie autonome et incluse dans la société contrairement aux principes énoncés par les conventions européennes et internationales.

Cette situation est encore, en 2018, source de discriminations majeures dans notre pays et fait obstacle à l’accès d’un très grand nombre de personnes handicapées :

  • à une vie sociale ;
  • à la protection contre la pauvreté et l’exclusion sociale ;
  • à la santé ;
  • au logement.

Cette situation place, de fait, de nombreuses familles dans un état de fragilité et ne permet pas à la France de respecter le droit de ces familles à une protection sociale et économique et le droit des femmes et des hommes ayant des responsabilités familiales à l’égalité des chances et de traitement dans le travail.

Une décision concernant les personnes handicapées en France interviendra au bout de 18 mois, soit courant 2020. En cas de constat de violation et si la France n’affiche pas une volonté de mettre la situation en conformité, le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe adoptera une recommandation à son attention. Un suivi sera assuré.

Comité interministériel sur la santé

La FNATH a pris connaissance des mesures annoncées dans le cadre du comité interministériel sur la santé : un patchwork de mesures, dans lequel la FNATH salue notamment l’existence d’un volet dédié à l’accès aux soins des personnes handicapées mais regrette l’absence de mesures concernant la prévention en milieu professionnel. Ce plan ne peut cacher la baisse des moyens dédiés aux agences sanitaires nationales.

Parmi toutes les mesures annoncées ce matin, qui pour certaines reprennent en fait des mesures existant déjà dans des plans de santé publique, la FNATH retient plus particulièrement la volonté de mieux prendre en compte les besoins de santé des personnes handicapées : bilan annuel de santé, prise en compte de la complexité de la prise en charge médicale d’une personne handicapée, information sur l’accessibilité des cabinets médicaux et le développement d’une téléconsultation de repérage et dépistage…

Ces mesures ne pourront être opérantes qu’à condition de former les professionnels de santé à la prise en charge des personnes handicapées, quelle que soit la catégorie de handicap. L’information des patients sur l’accessibilité du cabinet du professionnel de santé via le compte ameli.fr constituera une avancée certaine. La FNATH rappelle que les cabinets de médecin peuvent bénéficier trop facilement de dérogations pour ne pas se rendre accessible. De plus, selon une récente enquête menée par la FNATH, 42% des personnes handicapées interrogées déclaraient avoir des difficultés pour accéder à des soins en raison de l’inaccessibilité des lieux de soins ou des transports et de l’inadéquation de la prise en compte de leurs besoins.

L’oubli de la prévention en milieu professionnel

Alors qu’une partie du plan est dédiée à la prévention des 25-65 ans, il est incompréhensible que ne soit évoquée à aucun moment la prévention en milieu de travail. Il s’agit là d’un oubli majeur que ne peut compenser la mission actuellement confiée à la députée Charlotte Lecocq.

Pourtant, les conditions de travail sont des déterminants essentiels de santé. Faut-il rappeler qu’environ 10% des cancers seraient d’origine professionnelle ? Faut-il également souligner que l’écart d’espérance de vie entre un cadre et un ouvrier reste très élevé, et que les conditions de travail en constituent une des explications ?

De plus, le report de l’âge de départ en retraite et la pénibilité au travail dégradent l’état de santé des seniors et des personnes en retraite.

Avec quels moyens ?

Ce patchwork de mesures nécessite des moyens pour être mis en œuvre et concrétisés. Or, la FNATH ne peut que regretter que les moyens dédiés notamment aux agences de santé soient en diminution constante.

 La position de France Assos Santé

Dans un communiqué, France Assos Santé considère que cibler des mesures concrètes à tous les âges de la vie est positif, mais il reste à surveiller que les moyens dédiés permettent une mise en oeuvre effective de ces mesures. Surtout, nous pouvons d’ores et déjà regretter qu’elles ne s’inscrivent pas dans une stratégie visant une action coordonnée sur les déterminants de santé.

La FNATH intente, avec France Assos Santé, un recours contre l’augmentation du forfait journalier hospitalier

La FNATH et France Assos Santé  ont déposé un recours devant le Conseil d’Etat pour obtenir l’annulation de l’arrêté du 21 décembre 2017 qui a augmenté, depuis le 1er janvier 2018, le forfait journalier hospitalier (FJH) de 18 € à 20 € (15 € pour la psychiatrie).

Une augmentation qui compromet le droit à la santé pour tous

Le recours s’appuie sur la jurisprudence du Conseil d’Etat sur les obstacles financiers dans l’accès à la santé. Le onzième alinéa du Préambule de la Constitution de 1946 garantit le droit aux soins et à la santé. Selon le Conseil d’Etat, le respect de cet article doit être apprécié, d’une part, compte tenu de l’ensemble des sommes laissées à la charge des assurés sociaux (participation, franchises médicales,…) et, d’autre part, au regard de l’impact sur la situation des personnes les plus vulnérables ou défavorisées.

Une augmentation qui s’ajoute à la longue liste des « restes à charge »

Les dépenses de santé non prises en charge par l’Assurance maladie, ce qu’on appelle le « reste à charge » (RAC), ne cessent d’augmenter dans des proportions devenues insupportables pour de plus en plus de ménages qui rencontrent ainsi des difficultés à faire face à leurs frais de santé.

Malgré les dispositifs pour favoriser la généralisation de l’accès à une complémentaire santé (CMU-complémentaire et Aide à la complémentaire santé – ACS -), des millions de personnes sont encore sans aucune protection complémentaire (mutuelle ou assurance) pour faire face à l’augmentation du RAC sur les dépenses de santé, y compris les allocataires de certains minima sociaux (allocation adulte handicapé).

 

Les associations requérantes appellent tous les malades confrontés à des dépenses de santé importantes du fait de cette augmentation du forfait hospitalier journalier, à leur communiquer leurs témoignages pour appuyer cette action en soulignant en quoi cela peut les contraindre à renoncer à des soins ou à les repousser : recours-fjh@france-assos-sante.org.

La FNATH publie une enquête sur l’accès aux soins et les droits des malades

La FNATH a mené une enquête auprès de 5000 personnes handicapées et accidentées de la vie. Cette enquête monte notamment à quel point le coût des soins constitue un obstacle majeur d’accès aux soins.

Ainsi, les deux-tiers (66%) des personnes interrogées, uniquement des personnes handicapées et victimes du travail, déclarent avoir reporté ou renoncé à la consultation d’un médecin. Les raisons invoquées sont pour 51% d’entre eux liés aux honoraires pratiqués et pour 49% liés à l’obligation d’avancer le montant de la consultation.

Par ailleurs, 43 % des personnes ont dû reporter ou renoncer à des soins dentaires, 30% à l’achat de lunettes et 30% à l’achat de médicaments prescrits par leur médecin, car, mal remboursés.

Voir la totalité de l’enquête