100 ans d’indignation
C’est à la fin de la première guerre mondiale que remonte l’origine des indignations de la FNATH. Prenant exemple sur les mutilés de la guerre 14-18, les mutilés du travail s’organisent alors pour une meilleure indemnisation. Devenue rapidement force de proposition auprès des pouvoirs publics, la FNATH s’engage depuis sur tous les « fronts » pour les victimes des accidents du travail et de la vie.
« Ceux qui étaient tombés pour une œuvre de mort, la guerre, avaient droit à la reconnaissance de la Nation ; ceux qui étaient tombés pour une œuvre de vie, le travail, n’avaient droit à rien. » Baptiste Marcet, fondateur du mouvement.
La FNMIT avait pris l’habitude d’emmener les victimes de mutilations les plus spectaculaires à la chambre des députés. L’effet produit sur le président Poincaré permit le vote de la loi de majoration des indemnisations de 1929.
En 1939, 40 ans après la loi de 1898 sur l’indemnisation des victimes du travail, l’association obtient une forte revalorisation des rentes et en 1946 une nouvelle avancée sociale : la réparation des accidents du travail est intégrée au régime de la sécurité sociale, tandis que la gestion du risque professionnel est retirée aux compagnies d’assurance.
En 1954, après deux ans de combat, la Fédération arrache la loi instituant la revalorisation annuelle des rentes, évitant que la victime du travail et sa famille ne se retrouvent avec un montant de pension misérable quelques années après l’accident, du fait de l’inflation. Cette loi bénéficie aujourd’hui encore à des millions de personnes. Une des grandes victoires de la FNATH.
Par la suite, la FNATH a marqué de son empreinte bon nombre de lois : celle instituant le droit au reclassement professionnel des travailleurs handicapés (1957), la loi d’orientation de 1975 sur les personnes handicapées, la loi sur l’indemnisation des victimes de la route (1985), la loi sur l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (1987), l’interdiction de l’amiante (1996) ou bien la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées (2005).
La FNATH est reconnue d’utilité publique. Elle s’investit dans le combat pour l’indemnisation intégrale des victimes du travail, comme pour les autres drames et accidents sanitaires survenus en France : AZF, éthers de glycol, essais nucléaires, sur-irradiés de Rangueil, victimes des médicaments (Médiator, Distilbène…), attentats qui ont endeuillé notre pays…
Aujourd’hui, comme chaque année, la FNATH se mobilise dans le cadre des lois de finances et de financement de la Sécurité Sociale, et pour améliorer d’autres projets de loi et de décrets : stationnement gratuit pour les personnes handicapées, meilleure prise en compte de la pénibilité au travail, dépassements d’honoraires mieux encadrés et plus généralement droits renforcés pour les malades, définition de plusieurs plans santé-travail, accessibilité des établissements recevant du public, amélioration de la majoration tierce personne, ressources des personnes malades et handicapées…