10 000 parcours de victimes du travail

La FNATH a présenté les enseignements de son Observatoire des parcours professionnels des victimes du travail et personnes handicapées, mis en place dans la cadre d’une convention avec l’Agefiph, le lundi 5 novembre au Palais du Luxembourg dans le cadre d’un colloque organisé en partenariat avec le sénateur des Deux-Sèvres, Philippe Mouiller, et en présence de Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat aux personnes handicapées.

L’observatoire des parcours professionnels : 10 000 parcours

Depuis 3 ans, dans le cadre d’une convention nationale signée entre la FNATH et l’Agefiph, la FNATH a accompagné 10 000 travailleurs accidentés, malades et handicapés, principalement des victimes du travail, dans ses permanences juridiques, et elle a pu échanger avec près de 15000 personnes dans le cadre de 400 réunions d’informations en proximité. Tous ces parcours ont alimenté l’observatoire mis en place par la FNATH dans le cadre d’une convention avec l’Agefiph.

Les principaux enseignements disponibles

Le manque d’informations sur les droits

S’il fallait retenir un point commun de l’ensemble des parcours, c’est bien celui de l’absence d’informations globales et la méconnaissance du rôle des différents acteurs.

De manière générale, les personnes font part des difficultés dans les démarches entreprises et l’absence d’accompagnement efficient. Les démarches semblent difficiles et les réponses trop longues, ce qui entraîne un sentiment d’injustice et une démotivation, préjudiciables au retour à l’emploi.

Un moment de rupture : les arrêts de travail de longue durée

Faute d’une bonne information et d’un accompagnement pendant l’arrêt de travail, les personnes en arrêt de longue durée se retrouvent au bout de plusieurs mois sans avoir anticipé leur reprise de travail. La visite de pré-reprise, trop méconnue, se traduit souvent pour les personnes que nous avons accompagnées, par le couperet du licenciement pour inaptitude. Cela est d’autant plus préjudiciable que les clés d’un maintien en emploi réussi sont, d’une part, la précocité des démarches, et, d’autre part un accompagnement dans la durée.

Les difficiles parcours du maintien en emploi

Le maintien en emploi est rendu d’autant plus difficile pour les travailleurs handicapés qui cumulent d’autres difficultés : les barrières liées à la langue, l’absence de permis de conduire ou de véhicule aménagé, des statuts particuliers, l’âge…

La reprise à temps plein est souvent très compliquée pour les personnes en raison de leur état de santé ou de leur handicap. Si certaines personnes recherchent et sont demandeurs d’une reprise à temps partiel, la perte de revenus engendrée rend cette solution souvent difficile. La fin du temps partiel thérapeutique n’est pas toujours facile à gérer, le retour à un temps plein n’étant pas toujours possible.

La formation est un outil incontournable du maintien, mais reste difficile à mobiliser. Dans ce domaine, ce qui ressort en premier lieu c’est l’opacité du système et la difficulté pour les personnes concernées de s’y retrouver.

L’accompagnement médical en question

Le rôle du médecin du travail et du service de santé au travail est l’objet de beaucoup de questions. La principale difficulté réside dans l’absence de suivi des préconisations du médecin du travail, dès le départ ou dans la durée.

Par ailleurs, les médecins conseils des CPAM font l’objet de nombreux retours négatifs : il leur est souvent reproché de décider de l’avenir des personnes, sans pour autant les examiner de manière approfondie.

La FNATH formule 25 propositions

Au total, la FNATH formule 25 propositions, dont un certain nombre reprises du rapport de l’IGAS sur la prévention de la désinsertion professionnelle.

Les autres propositions visent notamment à mieux prévenir la pénibilité au travail, à renforcer l’accompagnement des victimes du travail, à créer un véritable statut pour les travailleurs à domicile, à renforcer l’accompagnement des travailleurs seniors ou bien encore à ouvrir un chantier sur le rôle et le contrôle des médecins conseil des CPAM.

Elle souhaite que toutes ces propositions puissent enrichir les concertations en cours sur la réforme de l’offre des services pour les travailleurs handicapés, mais aussi pour la santé au travail.

Des actions déjà menées : la mise en ligne d’une plateforme juridique d’accès aux droits

Afin de répondre aux besoins d’accès aux droits des victimes du travail, des personnes malades et handicapées, la FNATH a lancé une plateforme juridique d’accès aux droits, disponible sur son site internet : www.fnath.org

Les meilleurs juristes du réseau de la FNATH sont ainsi mobilisés pour répondre à toutes les demandes dans les meilleurs délais. Des courriers-types sont également disponibles pour faciliter les démarches des personnes.

Emploi des seniors : encore des progrès à faire

Le taux d’emploi des 60-64 ans  reste inférieur à 30% en 2017. Malgré une nette hausse du taux d’emploi des seniors depuis une vingtaine d’années, la France est largement en-dessous de la moyenne européenne (42%) et des pourcentages atteints dans d’autres pays (60% en Allemagne et 70% dans plusieurs pays scandinaves).

Ce constat est rappelé dans un rapport que vient de publier France stratégie, intitulé « Les seniors, l’emploi et la retraite ».

La proportion de retraités chez les 55-64 ans en France est parmi les plus élevées de l’Union européenne. Plusieurs études ont mis en avant le rôle joué par les règles du système de retraite dans les choix de départ à la retraite et, au-delà, leur impact sur le comportement des actifs âgés ou de leurs employeurs, notamment en matière d’embauches et de ruptures de contrats de travail, ou de recours à la formation.

L’appropriation de certains dispositifs d’incitation à la poursuite d’activité s’avère ainsi encore aujourd’hui imparfaite. De plus, la poursuite d’activité est également tributaire de la satisfaction  professionnelle. Enfin, même des règles coercitives telles que le relèvement de l’âge  d’ouverture des droits se heurtent à l’hétérogénéité des situations de fin de carrière.

Un maintien en emploi difficile

Au-delà des problèmes individuels de santé, certains pans de la population active cumulent les difficultés de maintien dans l’emploi, liées notamment à un moindre accès à la formation ou encore à la pénibilité du travail. Plus généralement, les difficultés du retour à l’emploi accroissent le non-emploi avant la retraite, d’où l’enjeu que représente l’accompagnement des chômeurs les plus éloignés du marché du travail.

Des préjugés persistants

En outre, les enquêtes auprès des employeurs et des salariés mettent en évidence la persistance de préjugés en défaveur des seniors. Le défi du changement des stéréotypes est d’autant plus crucial que les représentations négatives sont souvent internalisées par les seniors eux-mêmes, et peuvent se combiner à des discriminations sur l’apparence, la santé ou le handicap. Autant de facteurs qui rendent la discrimination par l’âge difficile à caractériser.

Réforme des retraites

Au moment où le gouvernement s’apprête à engager une transformation profonde de notre système de retraite, la question de l’emploi des seniors doit être considérée comme un enjeu à part entière. La réforme devra assurer à chacun une liberté effective dans le choix de sa fin de carrière professionnelle. Mais une liberté de choix sans qualité de vie au travail ne s’exercera pas dans un sens favorable à la poursuite de l’activité.

Après un cancer, le combat continue

Si presque 60% des personnes atteintes d’un cancer en guérissent, les conséquences de la maladie peuvent durer, longtemps après la fin des traitements.

La Ligue contre le cancer vient de publier la 7eme édition de son observatoire sociétal des cancers

Conséquences physiques, psychologiques, financières, professionnelles et même sur les projets vie… Les conséquences marquées se prolongent de nombreuses années après la fin des traitements, même si de plus en plus de personnes guérissent aujourd’hui d’un cancer. Le cancer a été pour 73% des anciennes personnes malades « l’un des évènements les plus marquants de leur vie».

72% des Français pensent «qu’on ne se remet jamais vraiment d’un cancer» ? Cette étude inédite de la Ligue met en lumière, les difficultés mais aussi les besoins et les aspirations  sur le long terme des anciennes personnes malades.

Des profils différents

Cette enquête distingue 4 profils différents :

  • les personnes qui n’ont pas encore réussi à «tourner la page» ;
  • Les personnes qui mesurent mal ce qui leur est arrivé;
  • Les personnes qui veulent retrouver leur vie d’avant;
  • Les personnes qui veulent aller de l’avant.

Ces 4 états d’esprits fluctuent au travers du vécu des personnes après la maladie et les personnes peuvent passer de l’un à l’autre en fonction de leur propre cheminement.

Des difficultés qui se cumulent

7 % des personnes interrogées cumulent de très fortes conséquences en cascade sur tous les aspects de leur vie: au niveau psychologique, physique, professionnel, financier et même sur leurs projets de vie. C’est ainsi tous les aspects de la vie qui sont fortement impactés, une difficulté en entraînant souvent une autre. Plus de la moitié d’entre elles considèrent que le cancer a détruit leur vie.

Face à cette situation la Ligue formule plusieurs propositions, portant notamment sur la formation des professionnels de santé ou bien le lancement de campagnes de communication.