Réforme des retraites : La FNATH présente ses amendements

FNATH souhaite, dans le cadre du débat sur la réforme des retraites, faire entendre la voix de ses adhérents et de leurs familles, accidentés, handicapés, malades et invalides qu’elle défend au quotidien.

Il s’agit de personnes qui, du fait de leur accident de la vie, vivent de longues périodes d’inactivité, des parcours professionnels qui se terminent souvent dès qu’elles franchissent la barre des 50 ans, en raison notamment de leur usure liée à leurs conditions de travail.

Elle a déjà exposé à l’attention du grand public et des décideurs politiques ses propositions « Réforme des retraites : Et si on parlait pénibilité et justice sociale ! ».

En sa qualité de membre du Conseil de la Caisse nationale d’assurance maladie, elle a voté CONTRE le projet de loi présenté lors de la séance du 16 janvier 2020 au motif que « le compte n’y est pas » pour la FNATH et qu’il faut regretter la reconduction de dispositifs inefficaces, injustes et insuffisants à répondre aux enjeux de l’espérance de vie et du pouvoir d’achat des personnes usées par le travail, accidentés, malades.

S’agissant des dispositifs de départ anticipé comme de la pénibilité, s’ils ne sont pas remis en cause, aucun progrès notable n’est à relever et il ne faut pas compter sur la FNATH pour se réjouir au seul constat que ces dispositifs ne sont pas remis en cause…

Il en est de même s’agissant du dispositif qui doit garantir aux assurés une retraite nette égale à 85 % du SMIC net. Observons, d’une part, que c’est à la condition que l’assuré ait effectué une carrière complète, ce qui est très rare pour les précaires et les personnes dont l’état de santé pose difficulté …

D’autre part, depuis des années, une grande partie des retraités est laissée sous le seuil de pauvreté.

De même, il faudrait sans doute se réjouir que le projet adapte les dispositions relatives aux droits à retraite des bénéficiaires de l’allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante pour tenir compte de l’entrée en vigueur du système universel de retraite alors qu’il conserve à l’identique les conditions d’accès à ce dispositif ?

La FNATH n’est pas dupe des éléments de langage et de la maitrise de la communication politique par ce Gouvernement.

La FNATH met donc en ligne ses propositions d’amendements en matière de pénibilité et de justice sociale 

Réforme des retraites : Et si on parlait pénibilité et justice sociale…

Parce que la pénibilité fait partie intégrante de certains métiers elle doit être prise en compte, accompagnée et ses conséquences anticipées.

Les inégalités liées à l’espérance de vie du fait de pénibilité professionnelle ou de l’état de santé doivent être un déterminant clé pour l’âge de départ à la retraite.

La FNATH met en ligne ses propositions en matière de pénibilité et de justice sociale dans le cadre de la réforme des retraites.

Il s’agit de personnes qui, du fait de leur accident de la vie, vivent de longues périodes d’inactivité, des parcours professionnels qui se terminent souvent dès qu’elles franchissent la barre des 50 ans, en raison notamment de leur usure liée à leurs conditions de travail.

La FNATH n’a pas vocation à se prononcer sur l’ensemble des questions soulevées par la réforme des retraites et elle souhaite rester en dehors du débat politique étant une organisation précisément « apolitique ».

Certes s’agissant de l’âge pivot tel qu’il est posé dans le débat actuellement, la FNATH ne peut se satisfaire de cette réponse sociale qui ne peut, par sa nature et sa construction même, répondre aux situations de vie professionnelle des personnes qu’elle accompagne.

On sait pertinemment que les plus usés par des expositions aux pénibilités présentent des difficultés avant l’âge de 55 ans.

On rappellera, à cet égard, la proposition du Rapport BERARD-OUSTRIC-SEILLER de Janvier 2019, qui aurait mérité de devenir un sujet « phare » d’amélioration de la réforme des retraites : « La gestion des fins de carrière professionnelle et des périodes de transition vers la retraite doit constituer un enjeu de la future réforme des retraites ».

Il est d’ailleurs effrayant de relever que les constats de ce rapport ne semblent pas avoir été entendus et précisément celui qui expose que « le relèvement progressif de l’âge effectif de départ à la retraite résultant des réformes de retraite n’a pas été suffisamment accompagné de solutions pour prendre en compte la réduction de la capacité de travail avec l’âge ».

Mais au-delà de la discussion sur l’opportunité de « l’âge pivot », la FNATH constate que le projet gouvernemental reste très en-deçà des attentes sur la prise en compte de la pénibilité, de la retraite des personnes handicapées ou présentant une problématique de santé, des carrières longues, et de l’égalité en matière de droits à la retraite. Pour autant en l’absence de texte sur lequel la FNATH présentera des amendements précis, elle souhaite, à ce stade, au-delà des constats, poser ses fondamentaux qui sont autant de lignes directrices.

Ces fondamentaux sont toujours identiques et tiennent à des situations d’injustice sociale et/ou de discrimination restées jusqu’ici sans réponse, à des manques ou des refus d’agir au plan politique.

Les pénibilités constituent pour la FNATH le sujet central de la réforme en ce qu’il permet de répondre à l’inégalité de l’espérance de vie du fait des conditions de travail, combat qu’elle porte depuis des décennies.

La FNATH avait salué la loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites qui fixait, à compter de sa publication, un délai de trois ans aux organisations professionnelles et syndicales pour engager une négociation interprofessionnelle sur la définition et la prise en compte de la pénibilité.

Après l’échec lamentable des négociations entre les partenaires sociaux, c’est un système dénaturé, insuffisant et injuste qui a été mis en place et qui devait aboutir, comme la « chronique d’une mort annoncée », à substituer un Compte professionnel de prévention (C2P) au Compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) et qui sur les dix facteurs existants, devait sortir quatre facteurs de pénibilité à compter du 1er octobre 2017.

Dès la naissance de ce dispositif, la FNATH avait dénoncé une politique sociale qui avait vidé le concept de pénibilité de sa substance et avait produit un système de prise en charge insuffisant et discriminatoire.

Puis, la destruction systématique de ce dispositif de justice sociale, qui était déjà mort-né, orchestré par le patronat avec la complicité des gouvernements qui se sont succédés depuis 2003 et jusqu’à ces dernières semaines, n’a cessé d’être dénoncée par la FNATH, en vain.

Aujourd’hui, les travailleurs concernés ne pourront supporter de nouvelles promesses et effets d’annonces dont l’objectif premier se résumerait, en réalité, à sauver la « Grande » réforme des retraites voulue par le Président Macron en faisant droit à des pseudo-avancées sur la pénibilité.

C’est pourquoi, pour la FNATH l’expression consacrée du Gouvernement « Construire des dispositifs de reconversion pour les salariés exposés longtemps à la pénibilité » n’est pas la seule solution au traitement des situations de pénibilités professionnelles.

C’est l’ensemble de la réponse sociale à la question des pénibilités professionnelles qu’il faut repenser.

Pour la FNATH, la réponse sociale à la problématique des pénibilités constitue aujourd’hui une succession de faux semblants, de discriminations et d’injustices :

  • La prise en compte des pénibilités ne fonctionne que de manière individuelle et exclut, sauf certains statuts particuliers, toute idée d’approche collective et systémique par les listes de métiers ou de classifications professionnelles réputés pénibles par exemple.
  • La réforme des retraites de 2010 qui avait institué un pseudo droit à la retraite anticipée dite « pour pénibilité » est uniquement centrée sur l’incapacité physique de travail mais en aucun cas un dispositif de retraite anticipée pour pénibilité censé répondre à l’inégalité de l’espérance de vie du fait des conditions de travail. Le périmètre de ce dispositif est trop limité et se cantonne aux seuls salariés du privé reconnus atteints d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail ayant entraîné un taux minimal d’incapacité permanente partielle (IPP).
  • La loi de janvier 2014 qui instaurait un nouveau dispositif pour les salariés du privé exposés à la pénibilité déjà trop timide avec des conditions d’accès draconiennes a été largement amputée par les ordonnances de septembre 2017 qui ont changé le nom du compte en retirant le mot pénibilité et supprimé quatre facteurs de pénibilité dans l’attribution de point.

Avec ce système, certains continuent à mourir avant les autres en profitant de quelques mois de retraite seulement.

Télécharger les propositions de la FNATH en matière de pénibilité et de justice sociale dans le cadre de la réforme des retraites

Réforme des retraites

Parce que la pénibilité fait partie intégrante de certains métiers elle doit être prise en compte, accompagnée et ses conséquences anticipées.

Les inégalités liées à l’espérance de vie du fait de pénibilité professionnelle ou de l’état de santé doivent être un déterminant clé pour l’âge de départ à la retraite.

Pour la FNATH cette réforme doit d’abord être l’occasion d’apporter une réponse à ceux dont les droits à la retraite sont aujourd’hui amputés :

–       soit que le temps passé à la retraite en bonne santé sera moins long que les autres du fait de l’exposition à des pénibilités au cours de leur vie professionnelle,

–       soit que le montant sera diminué en raison d’une problématique de santé qui a réduit la durée de travail et ne me permettra pas de mener une vie décente dans la dignité,

–       soit que l’on fasse partie de populations non reconnues par la Société comme ayant un droit égal aux autres travailleurs,

Pour la FNATH, répondre à ces injustices c’est :

–       préserver les dispositifs de retraite pour carrières longues et de retraite anticipée pour les travailleurs handicapés en réformant leurs conditions d’accès pour les rendre moins sévères afin d’accueillir plus de bénéficiaires encore,

–       revenir de façon systémique sur le dispositif pénibilité et permettre à ceux qui ont été exposés puissent partir avant les autres alors même qu’ils ne sont pas encore malades, comme aujourd’hui, et dans des proportions qui couvrent toutes les populations concernées,

–       imposer un montant minimum de retraite au moins égal au SMIC quelle que soit l’histoire « économique et sociale » de la personne,

–       reconnaître que certaines situations (aidants familiaux, reconversions professionnelles) ou certaines populations (femmes, précaires, bas salaires, veuves) qui ne donnent pas lieu à contributions « classiques » ouvrent des droits identiques à ceux des travailleurs et assurés sociaux,

C’est à ces seules conditions que la FNATH approuvera une réforme qui pourra être qualifiée de progrès social.

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Réforme des retraites : La FNATH pose ses conditions

Devant les positions multiples exprimées dans ses rangs et en sa qualité d’association apolitique, la FNATH n’appellera pas à la grève, ni ne soutiendra ceux qui la désapprouvent.

Il reste que l’état du pays appelle le Gouvernement à ses responsabilités premières et à renforcer encore sa capacité d’écoute et à reconnaître ses erreurs d’analyses.

Pour la FNATH cette réforme doit d’abord être l’occasion d’apporter une réponse à ceux dont les droits à la retraite sont aujourd’hui amputés :

  • soit que le temps passé à la retraite en bonne santé sera moins long que les autres du fait de l’exposition à des pénibilités au cours de leur vie professionnelle,
  • soit que le montant sera diminué en raison d’une problématique de santé et ne me permettra pas de mener une vie décente dans la dignité,
  • soit que l’on fasse partie de populations non reconnues par la Société comme ayant un droit égal aux autres travailleurs,

Pour la FNATH, répondre à ces injustices c’est :

  • préserver les dispositifs de retraite pour carrières longues et de retraite anticipée pour les travailleurs handicapés en réformant leurs conditions d’accès pour les rendre moins sévères afin d’accueillir plus de bénéficiaires encore,
  •  revenir de façon systémique sur le dispositif pénibilité et permettre à ceux qui ont été exposés puissent partir avant les autres alors même qu’ils ne sont pas encore malades, comme aujourd’hui, et dans des proportions qui couvrent toutes les populations concernées,
  • imposer un montant minimum de retraite au moins égal au SMIC quelle que soit l’histoire « économique et sociale » de la personne,
  • reconnaître que certaines situations (aidants familiaux, reconversions professionnelles) ou certaines populations (femmes, précaires, bas salaires, veuves) qui ne donnent pas lieu à contributions « classiques » ouvrent des droits identiques à ceux des travailleurs et assurés sociaux,

C’est à ces seules conditions que la FNATH approuvera une réforme qui pourra être qualifiée de progrès social.

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Réforme des retraites : la FNATH inquiète pour les précaires, les invalides et les accidentés de la vie

Dans le cadre de la Réforme des retraites, la FNATH, association des accidentés de la vie, a pris acte des propositions formulées par le Haut-Commissaire et ne veut pas préjuger du débat à venir qui doit être élargi à toutes les composantes de la société civile et aux associations de malades et de victimes du travail notamment.

 Elle exprime néanmoins de fortes inquiétudes sur le sort qui sera réellement réservé aux plus précaires, aux invalides, aux travailleurs qui présentent, du fait de la maladie, d’un accident ou d’un handicap, des carrières en « dents de scie ». Si on note globalement que des points seront accumulés en cas d’interruption d’activité, la proposition mérite de plus amples précisions et, a minima, que les associations de malades et de victimes du travail soient pleinement associées à la construction du projet de loi.

Elle déplore, également, que le dispositif pénibilité – même s’il serait étendu aux aides-soignants – demeure sans modification, dans ses fondamentaux, alors que des centaines de milliers de travailleurs devraient pouvoir bénéficier d’une retraite anticipée sans attendre qu’ils deviennent malades pour y avoir accès. Plus largement, l’écart dans l’espérance de vie entre les catégories socio-professionnelles qui reste très élevé et continue à augmenter, ne sera pas résolu par cette réforme qui laisse perdurer une injustice sociale majeure.

Il en est de même au sujet de la retraite anticipée pour les travailleurs handicapés au sujet de laquelle rien n’a été annoncé ce jour.

S’agissant de l’indexation des retraites sur l’inflation, la FNATH note l’assurance donnée aux assurés sociaux mais il faudra alors en faire un principe fondamental de la loi qui ne pourra être remise en cause au gré des déficits budgétaires comme l’an passé.

Enfin, si la pension de réversion semble préservée, la FNATH attend, sur ce sujet mais également sur la problématique de la retraite des aidants, une révolution systémique et non pas quelques améliorations à la marge.

Dans les mois à venir, la FNATH fera connaître ses propositions en réaction aux orientations prises par le Gouvernement.

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