Dans un rapport rendu public ce mercredi 29 mai, la Cour des Comptes suggère un certain nombre d’évolutions législatives qui pourraient être inscrites dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. Dans un contexte de restrictions budgétaires tous azimut, il semble que le système de protection sociale et de santé soit particulièrement visé.

La FNATH alerte les décideurs publics du basculement des assurés sociaux vers une précarisation massive si certaines d’entre elles venaient à être transcrites dans le texte voté à l’automne prochain.

Notre association, qui accompagne chaque année des milliers de personnes malades, accidentées ou en situation de handicap, s’inquiète particulièrement de la suggestion de modifier les paramètres de prise en charge des personnes qui interrompent momentanément leur activité pour raisons de santé. La piste suggérant de ne plus couvrir les arrêts de moins de huit jours, ou de réduire la durée maximale d’indemnisation de trois à deux ans en cas de longue maladie. Autant de mesures qui se refusent à envisager un véritable programme de lutte contre les arrêts longs des plus de 50 ans, à investir la désinsertion professionnelle de manière massive et qui lutteraient contre les 100 000 licenciements pour inaptitude par an.

Nous entendons la nécessité de réfléchir collectivement à la manière de freiner les dépenses de santé mais dénonçons la facilité d’une telle mesure, guidée uniquement par des considérations financières, en sanctionnant les plus faibles, les assurés malades !

Une mesure brutale

La brutalité d’une telle mesure, proposée sans aucune consultation préalable des acteurs concernés et des représentants des usagers, est le signe d’un déni ou d’une méconnaissance des mécanismes de paupérisation. Les trois jours de carence en vigueur pour les salariés du privé représentent déjà une perte de salaire compliquée à gérer pour de nombreuses personnes que nous accompagnons au quotidien.

Les pistes de la Cour des Comptes entérineraient un véritable changement de modèle social

Les pistes de la Cour des Comptes ne sont pas anecdotiques. Si elles étaient suivies par le législateur, elles entérineraient un véritable changement de modèle social qui ferait de nombreux perdants parmi lesquels les finances publiques elles-mêmes ! Un certain nombre d’études suggèrent en effet par exemple que le rallongement du délai de carence peut certes réduire le nombre d’arrêts de travail, mais aussi augmenter la durée des arrêts !

Des solutions simplistes à des situations complexes

C’est pourquoi nous en appelons au bon sens pour se ressaisir et ne pas appliquer des solutions simplistes à des situations complexes. La santé n’est pas un sujet à prendre à la légère ! Face à la multiplication des arrêts de travail, interrogeons-nous d’abord sur l’évolution des conditions de travail avant d’alimenter la culpabilisation des salariés !

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