La FNATH se réjouit de vous voir reconduit dans vos fonctions de Président du CNCPH pour une nouvelle mandature. Pouvez-vous expliquer en quelques mots ce qu’est le CNCPH ?

Le conseil national consultatif des personnes handicapées est un espace de co-construction des politiques publiques avec les personnes concernées par les sujets relatifs aux handicaps qui doit garantir l’expression des personnes handicapées et assurer la participation de tous les acteurs de la société en privilégiant la représentation et la participation des personnes handicapées. Le CNCPH a pour missions d’accompagner et de conseiller les pouvoirs publics dans l’élaboration, la conduite et l’évaluation des politiques et de l’action publiques et de formuler de manière indépendante des avis et recommandations.

La place laissée aux personnes handicapées dans l’instance est renforcée.
Au-delà du nombre quels moyens allez-vous mettre en place pour favoriser leur expression ?

L’accessibilité de nos travaux ! Elle suppose, entre autres, que nous fassions respecter par l’ensemble des ministères nos règles en la matière. Ainsi, les saisines du CNCPH devront être obligatoirement accom-pagnées d’une notice en facile à lire et à comprendre (FALC) pour que le contenu des textes à examiner soit d’emblée accessible à tous les membres. En plus de l’accessibilité des réunions (avec la transcription et l’interprétation en langue des signes française), des documents et des fichiers, c’est notre capacité collective à animer les réunions en anticipant sur toutes les formes de participation et modalités d’expression qui sera mobili-sée et renforcée !

La FNATH siège au CNCPH depuis sa création en 1975, qu’apporte-t-elle au CNCPH et plus largement qu’attendez-vous des associations- présentes ?

La FNATH est connue et reconnue pour sa maitrise de l’ensemble des sujets qui concernent les personnes dites handicapées de façon transversale, grâce à sa capacité à fédérer de nombreux adhérents en son sein et à contribuer ainsi de façon crédible à leur représentation, quels que soient les handicaps concernés. Elle a par ailleurs développé une expertise qui nous est très utile sur les ques-tions relatives à l’emploi des personnes handicapées, sa connaissance de l’ensemble des acteurs qui se mobilisent pour l’accès et le maintien dans l’emploi est extrême-ment précieuse pour formuler des propositions utiles, nous l’avons encore vu lors des tra-vaux de préfiguration de France travail.

Quels sont vos chantiers prioritaires sur cette mandature ?

Tout est prioritaire ! Les chantiers que nous avons engagés lors de la précédente mandature devront être prolongés d’une manière ou d’une autre, je pense à nos réflexions sur les ressources des personnes handicapées et à nos travaux sur l’accessibilité des établissements d’enseignement supérieur ou sur les conditions de la vie amoureuse, intime et sexuelle des personnes handicapées. Au-delà de l’ensemble des sujets qui seront inscrits à l’ordre du jour ou qui figurent déjà dans la feuille de route de la conférence nationale du handicap et du comité interministériel du handicap, J’inviterai l’assemblée plénière à engager des chantiers nouveaux avec les jeunes en les associant à nos travaux, et à nous impliquer dans une vaste campagne de réadhésion à la promesse républicaine de l’école pour tous, les tensions sur le terrain sont de plus en plus vives et nous devons nous en saisir collectivement. La mère des batailles reste l’ac-cessibilité de nos environne-ments. Sans accessibilité, pas d’accès aux droits, ni à l’école, ni à l’emploi, ni aux soins, ni à la citoyenneté, ni à la culture. Les échéances fixées par la loi, avec notamment la fin des agendas d’accessibilité programmée, devront être respectées, nous y veillerons en faisant en sorte que les jeux olympiques et paralympiques de Paris soient synonymes de gains d’accessibilité irréversible !